L'efficacité de la propagande
Les Nord-Coréens éprouvent une "tristesse indescriptible" après la mort de leur "Cher leader" Kim Jong-Il : "Ils n'essaient même pas de sécher leurs larmes, ils se tordent de douleur et de désespoir tant la perte est lourde", écrit l'Agence centrale de presse coréenne.
"Je n'arrive pas à y croire. Comment peut-il nous laisser ? Qu'est-ce qu'on doit faire ?", s'interroge un passant, le regard perdu dans le vide.
Selon Barthélémy Courmont, professeur de science politique à Hallym University, en Corée du Sud, "malheureusement, on peut y croire. Il y a sans doute beaucoup de sincérité. Un véritable culte lui était voué".
Le culte de la personnalité Le culte de la personnalité de Kim Il-sung a éliminé les religions, exécuté des pasteurs et des curés, pour les remplacer par une religion d'Etat qui s'apparente sur le plan formel au christianisme. Kim Il-sung est le "Père", Kim Yong-il le "Fils", et le Parti le "Saint-Esprit". Le dictateur nord-coréen est désormais décédé. Son fils, Kim Jong-un lui a succédé alors qu'il est encore très jeune. Curieux ce principe monarchique dans un pays qui se présente comme communiste. Qualifié de "grand maniaque de l'esthétique", Kim Yong-il possédait en fait "une cinémathèque privée de trois étages, recelant 15 000 copies, dont les plus grands chefs-d'oeuvre hollywoodiens". Et "ses chaussures à semelles compensées, son goût prononcé pour le cognac ainsi que les yachts de milliardaires ont fait le tour du monde". D'après The Independant, ce grand paranoïaque faisait inspecter chacun des grains de riz qu'il mangeait. Il faisait venir des prostituées de Suède et s'injectait du sang de jeunes vierges pour rester jeune.Les funérailles officielles
Une vue aérienne de Nords-Coréens assistant à la commémoration de Kim Jong-il, diffusée par l'agence de presse gouvernementale le 29 décembre 2011. REUTERS/KCNA
Des Nord-Coréens lors de la minute de silence en l'honneur de Kim Jong-il jeudi 29 décembre. REUTERS/KYODOLa situation dramatique du pays
Depuis la naissance de la Corée du Nord en 1948, tout est fait pour persuader les habitants qu'ils vivent dans le meilleur des mondes. Il faut se rappeler d'ailleurs que, jusque dans les années 70, la Corée du Nord était mieux lotie que la Corée du Sud, grâce à ses énormes ressources minières.
A l'automne 2011, la chef des opérations humanitaires de l’ONU avait effectué une mission de plusieurs jours dans le pays pour mesurer l'ampleur du phénomène. A son retour, elle a estimé qu'un tiers des enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition chronique.